Les tourbières et les bas-marais
Les tourbières sont des zones humides colonisées par la végétation.
Le sol étant saturé en eau stagnante ou très peu mobile, les micro-organismes sont privés de l’oxygène nécessaire à leur métabolisme.
La litière végétale ne se minéralise ainsi que très lentement, s’accumulant progressivement et formant un dépôt de matière organique mal ou non décomposée, riche en carbone : la tourbe (véritable roche végétale fossile).
Biodiversité
Situées à l’interface entre les milieux terrestres et aquatiques, les tourbières sont de remarquables réservoirs de vie. Elles constituent des écosystèmes uniques, abritant des espèces spécialisées que l’on ne rencontre dans nul autre milieu.
Les espèces s’y développant possèdent des adaptations remarquables. Par exemple, les rossolis (ou droséras), les utriculaires ou les grassettes sont devenues carnivores pour pallier la pauvreté du milieu en éléments azotés.
Les sphaignes sont capables de stocker jusqu’à trente fois leur propre poids en eau, tout en acidifiant et appauvrissant le milieu en éléments minéraux, rendant les conditions hostiles pour le développement des végétaux concurrents.
Beaucoup des espèces animales ou végétales vivant en tourbières ou bas-marais sont aujourd’hui très rares et/ou menacées à l’échelle de la France ou de l’Europe.
Services rendus
Elles participent à la purification de l’air et de l’eau (filtration et épuration), au stockage du carbone ou à la régulation des conditions climatiques locales (évapotranspiration réduisant les périodes de sécheresse et d’échauffement, régulation des débits des eaux superficielles et souterraines…).
Menaces
Considérées autrefois comme improductives, insalubres, voire dangereuses, les tourbières ont subi durant plusieurs décennies d’importantes dégradations liées aux activités humaines (drainages intensifs agricoles, plantations de ligneux, décharges et dépôts divers, extractions artisanales et industrielles de tourbe, etc).
En cinquante ans, la superficie des tourbières françaises, supérieure à 200 000 hectares dans les années 1945, s’est réduite de moitié.
Gestion
Afin de maintenir la richesse écologique des tourbières encore existantes en Franche-Comté mais aussi d’améliorer leur fonctionnement, le Conservatoire d’espaces naturels met en œuvre de nombreuses actions.
De 2002 à 2011, le Programme régional d’action en faveur des tourbières (PRAT) a permis au Conservatoire d’agir sur près de 30 tourbières de la région. Il anime aujourd’hui un nouveau Plan d’action en faveur des tourbières de Franche-Comté (2016-2025) en partenariat avec les autres acteurs de la protection de ces milieux en Franche-Comté.
Le Conservatoire coordonne également depuis 2022 un programme de réhabilitation de tourbières du massif du Jura, et ce sur les 7 prochaines années: le LIFE Climat tourbières du Jura. Ce programme européen fait suite au LIFE tourbières du Jura (2014-2021), coordonné lui aussi par le Conservatoire.