Avec le retour du printemps, les amphibiens sortent de leur torpeur hivernale et regagnent leurs lieux de reproduction.
Dans les prairies alluviales de la Noue Diot, à Faverney en Haute-Saône, plusieurs mares ont été créées durant l’hiver 2020-2021 afin de prélever des matériaux nécessaires au comblement des fossés de drainage qui s’y trouvaient et de permettre la restauration de cette zone humide. Les grenouilles rousses ont vite adopté ces nouveaux habitats mis à leur disposition et c’est pour nous l’occasion d’observer leurs pontes et leurs premiers stades de développement.
Les grenouilles rousses font partie des premières espèces actives et ne craignent pas le froid, elles rejoignent les mares dès le mois de février. Elles sont grégaires au moment de la reproduction et se rassemblent dans des zones d’eau peu profondes pour s’accoupler et pondre.
Chaque femelle produit une ponte gélatineuse qui compte entre 700 et 4 500 œufs et sont regroupées en nappes qui comptent parfois des centaines de pontes.
Les œufs se développent en 2 à 4 semaines, selon la température de l’eau. A l’origine l’œuf ne contient qu’une petite sphère noire, l’ovocyte, constitué d’une seule cellule qui va se diviser et grandir formant progressivement l’embryon avec une tête et une queue reconnaissables. Les premiers mouvements sont déjà perceptibles à travers l’enveloppe transparente de l’œuf.
A l’éclosion, le têtard ne présente ni branchie, ni yeux visibles, ni bouche. Il reste fixé à un support grâce à une ventouse, respire à travers sa peau et vit sur les réserves nutritives héritées de l’œuf.
En quelques jours, de longues branchies externes apparaissent, anus et bouche se forment et les têtards commencent à mener une vie active.
Par la suite, les branchies deviendront internes, cachées par un opercule, et les têtards vont acquérir la forme arrondie avec une longue queue qu’on leur connaît. Leur croissance va se poursuivre pendant 2-3 mois avant qu’il acquièrent progressivement des pattes postérieures puis antérieures et qu’ils achèvent leur métamorphose en quittant l’eau pour rejoindre les prairies et boisements humides avoisinants.
Les jeunes grenouilles ne regagneront leur mare pour venir s’y reproduire qu’au bout de 2 à 3 ans.
Photos © B. Cotte
