Prairies humides
Les prairies humides sont des surfaces herbeuses qui se développent à proximité de cours d’eau lents,de zones humides (tourbières, roselières, saulaies...) ou de plans d'eau (étangs…). Elles s’apparentent parfois à des marais et sont caractérisées par l’engorgement temporaire du sol où elles sont installées.
Elles sont principalement alimentées en eau par les nappes alluviales, et par les crues des rivières. En fonction de la topographie, ces prairies sont soumises à des périodes d’inondations plus ou moins longues, leur fréquence et leur durée déterminant en grande partie le type de végétation.

Elles représentent un fort intérêt patrimonial avec une diversité floristique, entomologique et faunistique exceptionnelles.
Epipactis des marais
Epipactis palustris
Ces prairies jouent un rôle important pour la conservation de certaines espèces d’oiseaux particulièrement menacées ou d’intérêt communautaire ou migrateurs.
Courlis cendré
Numenius arquata
Elles sont également des terrains de chasse privilégiés pour certaines espèces de chauve-souris et libellules, et des lieux de reproduction pour des espèces rares de papillons.
Enfin, en période de submersion, elles deviennent des frayères non négligeables pour les brochets.
Libellule déprimée
Libellula depressa
En ce qui concerne le fonctionnement hydrologique, les prairies humides permettent de réguler les crues (diminution de l'intensité des crues), elles participent au soutien des débits d’étiage et à la rétention et élimination de l’azote. Elles permettent ainsi une épuration des eaux, et limite la pollution des nappes et des cours d’eau.

Comme pour beaucoup de milieux ouverts, l'intensification agricole a souvent entraîné leur drainage et leur reconversion en cultures céréalières, de maïs ou de peupliers. A contrario, les secteurs les plus difficiles (inondations longues, sols pauvres) ont été abandonnés.
Ainsi déprise ou intensification agricole ou encore urbanisation ont entraîné depuis les années 1960 la disparition de plus de la moitié de ces prairies à l’échelle nationale.

Pour éviter que l’évolution naturelle ne les transforme en friche puis en boisement ou que l'intensification des pratiques ne les transforment en milieu banal il est nécessaire d’agir et de faire perdurer les pratiques extensives qui ont créé et maintenu ces prairies humides. Le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté travaille ainsi en concertation avec les communes et les locaux, via des plans de gestion, afin d’éviter une diminution de la diversité des habitats et une banalisation de la faune et de la flore :
> mise en place d’une fauche tardive (à partir du 15 juillet, après la période de floraison des plantes, et parfois retardée jusqu’à septembre pour permettre la nidification des oiseaux) ou de pâturage,
> mise en œuvre de travaux de débroussaillement pour limiter la colonisation végétale,
> réalisation de suivis de certaines espèces de plantes et de faune, de l’évolution des milieux et des pratiques agricoles afin d’évaluer la pertinence et l’efficacité des actions de gestion mises en œuvre.
Pour en savoir plus :
http://www.pole-zhi.org