Etangs
Les étangs, créés par l’homme, se caractérisent par une superficie moyenne, entre 0.5 et 200 hectares, et une faible profondeur d’eau, généralement moins de 2 m. Cette faible hauteur évite une stratification des couches d’eau en fonction de la température et de la pénétration de la lumière. Elle favorise ainsi le développement de la végétation aquatique (lentilles, algues, nénuphars, potamots…) et amphibie (roseaux, massettes, laîches…).

L’alimentation en eau est assurée par les eaux de surface : ruisseaux, fossés, dérivations de cours d’eau, précipitations… favorisant un niveau relativement stable (hors vidanges). Les niveaux d’eau peuvent généralement être contrôlés (vidange et assec) et leurs fluctuations au cours de l’année présentent une importance considérable pour l’écosystème.
Étang en assec
Afin d’assurer un bon état de conservation de l’étang et de sa riche biodiversité, le contrôle doit se calquer au plus près des fluctuations naturelles : apports (pluies, rivières) et sorties (rivière, évaporation).

Le patrimoine naturel y est ainsi irremplaçable.
Sa végétation est caractéristique et se répartit entre le milieu terrestre et le milieu aquatique. Elle est donc composée de différentes zones très contrastées : zones d’eau profondes (nénuphars…), végétations palustres (roselières…) et végétations terrestres entourant l’étang…

Ces végétations abritent un fort intérêt écologique par la présence d’espèces ou de groupements floristiques rares et par l’hébergement d’espèces animales intéressantes. Certains y séjournent en permanence, d’autres par périodes durant leur cycle de vie.
Leste fiancé
Lestes sponsa
Les étangs accueillent ainsi des oiseaux remarquables pour s’y reproduire, s’y alimenter ou s’y reposer.
Grèbe huppé
Podiceps cristatus
Pour les espèces d’amphibiens, de crustacés, de libellules et autres insectes… un grand nombre vit dans l’étang même si certaines préfèrent des milieux annexes (mares…) ; la prédation par les poissons y est souvent plus faible.
Grenouille rousse
Rana temporaria
Les poissons, quant à eux, appartiennent la plupart du temps à des espèces communes (carpe, brochet…) mais quelques espèces d’intérêt patrimonial peuvent parfois y être rencontrées (loche d’étang, bouvière). La plupart des étangs font l’objet d’une pêche régulière, qu’il s’agisse de pêche à la ligne ou de prélèvements lors des vidanges (impliquant souvent l’introduction de nouveaux poissons).

Les étangs sont malheureusement aussi propices à la prolifération de certaines plantes invasives (renouée du Japon, élodée du Canada, jussies…). La lutte contre ces espèces reste particulièrement difficile (arrachage, fauche, pâturage…). Deux mammifères exotiques ont également été introduits (le rat musqué et le ragondin), causant de nombreux dégâts sur les digues.
Renouée du Japon
Reynoutria japonica
Les étangs constituent également des lieux d’accumulation des toxiques (métaux lourds, pesticides…).
Et ils tendent naturellement à se combler (on parle de sédimentation), à des vitesses très variables. La végétation, bien alimentée en eau et en nutriments, évolue rapidement, contribuant à la fermeture et à l’atterrissement du plan d’eau.

Le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté mène sur ses sites des actions de gestion visant à préserver toute la diversité de la faune et de la flore des étangs comtois et à contribuer au développement durable de ces zones humides. Il met en place des pâturages extensifs autour de l’étang afin de garder le site « ouvert » et des coupes sélectives (saules, épicéas) pour limiter le boisement de la zone humide.
Enfin, pour connaître les effets de ces interventions et suivre l’évolution des espèces et des habitats, des suivis écologiques sont réalisés régulièrement.
Pour en savoir plus :
http://www.pole-zhi.org/
http://www.maison-environnement-franchecomte.fr/File/1-etangs.pdf